ELA Mets tes baskets et bats la maladie

Pour la première fois, nous avons participé au temps-fort d’ELA. Cette association se bat pour les enfants atteints de leucodystrophies.

Ce temps a commencé par le visionnage d’un petit film qui a expliqué aux enfants ce qu’était cette maladie.

Ensuite, à partir du CE1, les élèves ont fait la dictée d’ELA. Cette dictée est faite chaque année par un auteur connu. Tous les élèves de France la font le même jour. Elle permet d’ouvrir un débat avec les enfants.

Enfin, cette semaine s’est conclue par une course d’endurance, où, symboliquement, les enfants ont prêté leurs jambes aux enfants malades et ont couru pour eux. En amont, chaque élève avait fait appel à son entourage pour une promesse de don, selon le nombre de tours qu’ils allaient faire.

LA DICTEE D’ela

La trouille

Quand j’étais môme, je détestais les jeudis, parce que le jeudi, c’était le jour
de la dictée. Dans ce temps-là, j’allais dans une école de garçons avec un
marronnier au milieu de la cour et pas une seule fille, ce qui ne nous
dérangeait pas tellement. En tout cas, le jeudi, à peine j’étais levé que je
pensais déjà à la dictée. J’avais du mal à boire mon chocolat, j’avais du mal à
avaler mes tartines. Tout était difficile. Je pensais au COD, à l’auxiliaire avoir,
au participe passé, à la note qui dégringole, en rouge, dans la marge. Ça tombe
très vite une note, c’est à peine croyable.
Et puis j’enfilais mes baskets et je partais pour l’école. Avec mes copains, Alex
et Simon, on se retrouvait chaque matin devant la boulangerie. Et une fois
réunis, on se mettait à cavaler et je me disais : si je tiens bon jusqu’à l’école
sans m’arrêter, j’aurai la moyenne. Si j’accélère dans la côte, j’aurai 14. Si je
saute au-dessus du banc, j’aurai peut-être 16. Et à force d’espérer, j’oubliais
d’avoir la trouille. Bon, à la fin, je faisais toujours des tas de fautes, du rouge
partout, et ma mère disait à mon père, il ne saura jamais écrire cet enfant.
Mais toutes ces années, j’ai mis mes baskets et je me suis battu contre cette
maladie des dictées. Aujourd’hui, je sais que ce n’était pas si terrible. D’autres
enfants ont des problèmes plus graves. Je pense aux enfants d’ELA. C’est pour
eux qu’il faut courir à présent, tenter le zéro faute, et espérer sans fin.